samedi 8 août 2009

Coup de torchon à Majorque

MAJORQUE

Coup de torchon à Majorque


10 août 1995, Pierre mon gendre, qui m’a rejoint à Gibraltar, Sophie ma fille qui nous a rejoint à Ibiza et moi-même, arrivons au port d’El Arenal sur l’île de Majorque, aux Baléares. Pour trouver ce port, vous n’avez qu’à suivre les avions. Les pistes de l’aéroport de Palma se trouvent juste derrière. Nous venons prendre livraison d’Anne, «Le Chat, ma brune aux yeux bleus, qui attire le vent », qui arrive en avion : ça tombe bien !

Elle embarque sur Aloa sous une grosse averse. Elle est trempée, ses affaires aussi. (Je n’ai pas eu de pluie depuis Porto au Portugal, il y a un mois !). Comme d’habitude, dès qu’Anne monte sur l’Aloa, le temps se change et se met en colère.

Nous appareillons aussitôt. Coup de torchon ! Un vent violent provenant de terre qui, par effet de fun, bloque l’anémomètre à 50 nœuds, force 10. La mer est plate mais les embruns nous cinglent le visage : nous sommes cinglés. L’annexe AX3 que nous tirons s’envole, joue au cerf volant, casse l’aérien du régulateur d’allure, et se déchire.

Nous décidons de réparer et mouillons pour cela à Porto de Campos. Nous attendons deux heures que nos réparations sèchent et repartons. Entre temps la mer s’est formée et le vent n’est plus que de force 3. Nous passons le cap Salinas d’où l’on voit les Iles Cabrera toutes proches et faisons route sur Porto Petro. Grand largue, forte houle, nous roulons. Nous sommes roulés. Anne qui n’a pas encore eu le temps de s’amariner commence à avoir le mal de mer, un mal de mer terrible. Elle se fait mal sur la couchette arrière en roulant et se cognant, elle n’a plus de force pour se tenir. Pierre et moi la montons dans le cockpit à l’air libre. On l’allonge le long du plat bord. Comme elle risque à tout moment de rouler à l’eau, nous l’arrimons au rail de fargue, au balcon et aux filières avec un bout. La voilà saucissonnée, inconsciente, dans un état comateux.

Le soir nous arrivons au port de plaisance de Porto Petro. On couche Anne, ou ce qu’il en reste, dans sa couchette et allons dîner en ville. Quand on revient à bord, comme on avait « chargé », Anne nous envoie au diable et c’est bien mérité et c’est bien mérité. (Sur l’air de « ceux qui ont nommé les bancs »). « Vous ne m’avez pas emmenée ? J’ai faim ! En plus vous n’avez même pas pensé à me rapporter quelque chose à manger, vous êtes ignobles, demain je rentre ». Elle récupère vite, la miraculée ! Elle a un caractère impossible ! On la saucissonne, mais cette fois avec le doux « jésus » qui pend sur la cloison du carré et qui sert d’indicateur de gîte.

J’avais un ami qui faisait des courses de côtes avec une Austin Cooper S autant gonflée que lui. Il avait la particularité d’avoir son chien avec lui dans la voiture. Il passait son temps à regarder la route par les vitres latérales avant, du fait qu’il était toujours en dérapage contrôlé. Un jour le dérapage a été moins contrôlé, il est parti dans les décors et a fait trois tonneaux en contrebas, sans blessure heureusement. Le chien a jailli hors de la voiture, il ne l’a jamais revu !



Entre Ibisa et Formentora

« Le Chat », lui, embarque encore sur l’Aloa mais je dois avouer que, de plus en plus, je dois affûter mon argumentaire. « Mais que suis-je venue faire dans cette galère, c’est toujours pareil, c’est la dernière fois que je me laisse avoir.... »

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